Nous avons suggéré qu’il y ait une concertation d’envergure pour que les Maliens comprennent l’accord, se l’approprient, comprennent aussi tout autre enjeu de quelque ordre que ce soit, à caractère institutionnel, administratif, territorial et du point de vue défense et sécurité, la justice, la réconciliation, les droits humains.
Tous ces aspects sont suggérés par l’accord. Mais il n’y a jamais eu de dialogue national sur cet accord. Vous avez vu, l’année dernière, l’URD a marqué son refus de participer à la conférence d’Entente nationale qui avait été proposée, parce que l’URD avait estimé que les termes de référence n’étaient pas appropriés pour faire une analyse profonde de la crise multidimensionnelle qui a abouti à la signature de cet accord et qu’il faille procéder autrement. Les propositions n’avaient pas été retenues, telles que l’URD les avait faites. Si ça l’était, tous ces aspects que nous découvrons bout à bout, comme la tentative de révision constitutionnelle d’ailleurs liée aussi à cette tentative de découpage territorial unilatéral, tout cela devrait être entendu dans une même logique, parce qu’il y a la constitution qui va être modifiée, les institutions, les aspects électoraux, tout cela est lié. La proposition de l’URD est que l’on convie tous les Maliens à une conférence nationale et qui va traiter de façon profonde de ces questions qui sont traitées par l’Accord. Parce que par rapport au fond, et même à la forme de ce projet de découpage, vous avez vu que plutôt d’être une solution, ça a créé des remous sociaux : de Kayes à Gao, de Tombouctou à Sikasso et ce n’est pas comme ça qu’un État doit gérer les questions nationales. Ça a aussi créé des convoitises, cela veut dire qu’il y a des circonscriptions résistantes, mais d’autres convoitent ces territoires pour en faire d’autres types de circonscriptions. Vous voyez que ça crée des problèmes autant dans le fond que dans la forme. Je pense que s’il doit y avoir des propositions, ça doit venir des populations à la base. Ceux qui proposent qu’il faille des concertations au niveau des communes, des cercles avant les régions, nous sommes d’accord, mais ça se prépare avec des propositions, il faut aller à la base. Il ne s’agit pas que du découpage. Il y a d’autres questions connexes tout aussi importantes qui doivent être actualisées. Nous avons dit que tout ce qui induit l’accord doit être vu ensemble et non de façon parcellaire.
Transcription libre Info-Matin
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